|
Communiqué pour diffusion immédiate
Saint Hubert ,28 février 2011- l'Office des personnes handicapées du Québec publiait Le 16 février 2011 son premier bilan de la mise en œuvre de la politique A Part Entière : pour un véritable exercice du droit à l'égalité, adoptée par l'Assemblée Nationale en juin 2009. Rappelons que La Politique vise des changements notables à la participation sociale des personnes handicapées sur une période de dix ans.
L'OPHQ se félicite des résultats obtenus à hauteur de 87% des engagements formels pris par les ministères et organismes publics dont l'objectif est de réduire les obstacles qui entravent la participation sociale des personnes handicapées.
Le GAPHRSM qui regroupe 22 associations de personnes handicapées sur la Rive Sud de Montréal (un organisme voué à la défense et à la promotion des droits des personnes handicapées), n'endosse pas cette donnée puisque, dans la réalité terrain on cherche encore les plus values véritables au profit des personnes handicapées et de leur famille.
Cette évaluation s'est réalisé par le biais d'une série d'indicateurs relatifs à l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées et a leur participation sociale. Si le bilan de la mise en œuvre sert à connaitre l'état de situation afin de mieux orienter l'action des divers partenaires il est impératif de donner l'heure juste!
Que se passe-t-il ? On ne prend pas aux sérieux l'urgence de la situation? Y aurait-il une certaine complaisance des décideurs ? L'OPHQ aurait-il les mains liées? Pourtant il y a quelques années l'OPHQ était un des principaux défenseurs des droits des personnes handicapées et des familles! Ou encore, est-ce que les indicateurs sont mal ciblés ou bien ce sont les objectifs qui n'étaient pas assez ambitieux?
D'abord, des objectifs mentionnés atteints, plusieurs d'entre eux étaient réalisés ou en voie de l'être avant même l'adoption de la politique en 2009, ce bilan veut- il nous jeter de la poudre aux yeux?
Nous n'en sommes pas à une contradiction près!
Dans la Politique, l'État s'engage formellement à :
- D'une part à améliorer la réponse aux besoins de soutien des personnes handicapées et d'autre part il se désengage à travers les établissements publics mettant de plus en plus de poids sur le dos des familles: les problèmes d'accès, de coordination, de complémentarité, de continuité et de cohérence subsistent.
- De soutenir l'exercice des rôles familiaux et sociaux des familles, pourtant toutes les maisons de répit sur notre territoire sont sous financées malgré des demandes répétées à l'Agence et actuellement les maisons ne sont plus en mesure de répondre aux besoins des parents épuisés qui peuvent attendre jusqu'à un an avant d'avoir du répit.
- D'offrir aux personnes handicapées la possibilité de réaliser pleinement leurs activités permettant de vivre à domicile, de fait, les CSSS évaluent les besoins à partir d'un outil qui n'est pas bien adapté aux personnes handicapées. Il n'y a pas eu de coupures ni d'augmentation pour les personnes déjà inscrites au programme quoi qu'un bon nombre doivent débourser quand on sait pertinemment que globalement les familles et personnes handicapées vivent sous le seuil de la pauvreté. En ce qui concerne les nouvelles demandes, rien...il peut y avoir jusqu'à deux ans d'attente; pendant ce temps les proches aidants de personnes ayant des incapacités significatives et persistantes s'épuisent.
À titre d'exemple, parlons de la situation précaire et incertaine des services de surveillance 12-21 ans pour les élèves handicapées. Il a trois ans, le gouvernement du Québec acceptait de financer quelques projets pilotes afin de vérifier leur viabilité. Les fonds accordés sur trois ans, qui étaient partiels ne sont pas récurrents, personne ne sait ce qui arrivera l'an prochain.
Voici un exemple qui peut paraitre anecdotique, mais qui en dit long sur la volonté des décideurs.
Un groupe de parents à l'origine de la mise sur pied d'un service de surveillance à Chateauguay a présenté un projet en décembre 2010 pour organiser une journée réflexion en mars 2011 réunissant tous les services existants au Québec afin d'échanger sur les modes d'organisation et sur les différentes sources de financement pour les garder en opération, voir à assurer aux parents l'accessible financière et leur disponibilité dans toutes les régions du Québec. Nous avons demandé une subvention de 4000$ à l'OPHQ et aux divers ministres concernés; à ce jour nous n'avons rien reçu et nous avons du repousser notre activité à une date indéterminée. Pourtant l'engagement dans la politique n' est-il pas de favoriser le développement de mesures de soutien et de conciliation travail famille adaptées à la réalité et aux besoins des familles? Logique??
Ce premier bilan est sur un horizon de cinq ans; que peut-on espérer des 13% pour les trois prochaines années? Et dans huit ans? À ce rythme, on n'y arrivera pas!
La Vision que le Québec s'est donnée en 2009 et dont il peut être fier est en péril!
Le GAPHRSM est très inquiet pour l'avenir et en appelle à l'État, aux Ministères et à l'OPHQ à se ré enligner sur notre Vision commune, que ces instances se mobilisent réellement, orientent et accélèrent leurs actions, pour relever ensemble le défi fondamental de rendre notre société québécoise plus inclusive.
Source : Pauline Couture directrice du Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive sud de Montréal.
|
