GAPHRSM
   

 

 
  • photos prise lors de la journée d’échanges sur l’accessibilité universelle et l‘action municipale
  • Photo d'un homme en chaise roulante au parc
  • Photo d'un enfant qui saute joyeusement
  • Photo de groupe lors du 35ieme anniverssaire du GAPHRSM
  • Photo de Pauline Couture, directrice du GAPHRSM, lors du 35ieme anniverssaire
  • Photo cahier special : Étapes de la vie et déficience intellectuelle
  • Photo d'une femme avec un handicap visuel qui se promene dans un parc avec son chien guide.
 

LES DÉBUTS DU GAPHRSM

 

Les souvenirs de Pierre Nadeau

 

En 1975, après avoir fait le constat de l'absence systématique des personnes handicapées des structures de loisirs au Québec, le Haut Commissariat à la jeunesse aux loisirs et au sport avait initié la création des Association régionales de loisirs pour personnes handicapées (ARLPH) pour regrouper les associations locales de personnes handicapées physiques, mentales (comme on disait dans le temps) et sensorielles pour les questions se rapportant au « loisir ».

 

Si l'avènement d'un tel regroupement a permis la création d'organismes comme l'Association des parents et des handicapées de la Rive-Sud Métropolitaine (APHRSM) en 1976 et permis l'amorce d'un dialogue entre les groupes représentant les divers types de déficiences, les questions soulevées (transport, accessibilité, etc.) dépassaient souvent le domaine du loisir.

 

En 1978, un Projet Canada au Travail parrainé par Jacques Boullianne amène les organismes de personnes handicapées, les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, du Centre de Main d'œuvre du Canada autour d'une même table surnommée la table de concertation. Quelques semaines plus tard, une déclaration de M. Jacques Gilbert, Président et directeur général de la STRSM dans les journaux locaux au sujet d'un éventuel service de transport adapté mettra le feu aux poudres :

 

« ...mais là où le gouvernement rêve en couleur c'est de penser qu'on pourra offrir un service de transport adapté. Imaginez transporter les personnes handicapées à la Place des Arts, au Forum et au Stade Olympique ?... »

 

Les membres de la table réagissent vivement à cette déclaration et organisent la première manifestation de personnes handicapées sur la Rive-Sud en plein heure de pointe, au métro Longueuil.

 

Un peu plus d'un an plus tard, les membres de la table se posent des questions d'ordre existentielles à savoir la différence entre les intérêts des intervenants des instances gouvernementales et ceux des organismes de personnes handicapés, ces derniers ayant plus un rôle de revendication.

 

C'est ainsi qu'un comité provisoire est formé en vue de la création du GAPH.

 

L'un des premiers dossiers traités sera celui du plan de développement du service de transport adapté de la STRSM en 1980.

 

 

Historique

 

Lucille Bargiel

 

À mon arrivée à l'Association de parents de l'enfance en difficulté de la Rive-Sud, à titre de parent bénévole, on m'a demandé de participer à la table réunissant représentants d'associations et animateurs communautaires des CLSC. J'ai eu l'occasion d'y rencontrer, entre autres, mesdames Mariette Hamelin, Gisèle Auprix St-Germain et Pierrette Laperle, que je côtoierai régulièrement au cours des vingt années suivantes : elles m'ont servi de modèle à mes débuts auprès des associations de la sous-région Longueuil. J'ai aussi eu le plaisir de faire partie, avec certaines d'entre elles, des membres fondateurs du GAPH, issu de cette table de concertation.

 

Ce tout nouveau regroupement s'est rapidement activé à la promotion des besoins des personnes et de leur famille, ainsi qu'à la défense de leurs droits, qu'il s'agisse d'espaces de stationnement, de transport adapté, de maintien à domicile ou autres sujets de préoccupations. Le GAPH réunissait les représentants d'associations (ou leurs membres) pour faire avancer divers dossiers et réagir aux projets de loi touchant les personnes handicapées.

 

Dans les années 1990, il a soutenu les associations dans leurs démarches pour dénoncer l'absence de services de soutien pour les familles et de places en ateliers pour les adultes ayant une déficience intellectuelle. Il a aussi organisé la réflexion sur les projets de loi touchant les services éducatifs, le plan d'intervention et l'intégration scolaire.

 

En 1995, le GAPH s'est ainsi prononcé sur le projet de Plan régional d'organisation de services en déficience intellectuelle de la Régie régionale, appuyant l'APEDRSM dans sa demande que les services aux enfants autistes et à leur famille y soient inscrits et que les Centres de réadaptation en déficience intellectuelle en assument la responsabilité. En 1998, le président de l'époque et des responsables de deux associations ont mis sur pied la Table déficience intellectuelle et autisme pour regrouper les représentants d'organismes intéressés à se concerter pour l'amélioration des services à ces personnes et à leur famille.

 

Il a par ailleurs mobilisé les associations de personnes handicapées dans une démarche visant à améliorer le maintien à domicile offert par les CLSC et à contrer l'implantation du chèque emploi-services. De nombreux comités de travail se sont succédé au cours des ans sur ce dossier du maintien à domicile, pour traiter entre autres de l'accueil et de l'information aux personnes handicapées dans les CLSC. Le GAPH adhérait à la vision de l'OPHQ : « sans discrimination ni privilège » et revendiquait en conséquence.

 

Au fil des ans, le GAPH a travaillé tant sur les projets de loi provinciaux, sur les structures de participation AQRIPH / COPHAN, que sur l'organisation de services dans la sous-région Longueuil. Dans un contexte de rareté des ressources en Montérégie comparativement à l'ensemble du Québec, les sujets à traiter foisonnaient pour le milieu associatif.

 

Après des années de stabilité à la coordination de l'organisme, une période de changements fréquents s'est produite depuis la fin des années 1990. En moins d'une décennie, au moins quatre directrices et directeur généraux ont occupé ce poste à tour de rôle. Les personnes engagées depuis les débuts bénévolement ou à titre de responsables d'associations ont tiré leur révérence ou se sont vues remplacer au conseil d'administration.

 

Le GAPH se retrouve en 2010 devant une nouvelle conjoncture : les structures du réseau de la santé et des services sociaux ont été modifiées par la Loi de la santé et des services sociaux. Les Centres de santé et de services sociaux ont remplacé les CLSC. La Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées a été modifiée pour préciser le rôle des municipalités dans l'intégration des personnes handicapées. De nouvelles structures régionales se sont mises en place (CRÉ, Conférence des élus...) et diverses lois font place aux personnes handicapées de tous âges (en CPE ou ailleurs).

 

Par ailleurs, le GAPH doit conjuguer avec un conseil d'administration dont les membres n'ont pas connu l'effervescence des années 1980, alors que tout était à faire et à inventer, suite aux périodes d'institutionnalisation qui avaient précédé, ni connu les jalons gravis par le regroupement au cours des ans.

 

Il doit aussi conjuguer avec des tendances gouvernementales lourdes vers la privatisation des services et le recours à l'économie sociale pour régler, sans financement adéquat, toutes les problématiques touchant les clientèles vulnérables.

 

Lucille Bargiel

 

 

Micheline Rivet

 

La mission de l'organisme : le Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal inc. est un organisme à but non lucratif voué à la défense des droits et à la promotion des intérêts des personnes handicapées.

 

Le soutien et la collaboration des représentants locaux de l'OPHQ ont été d'un grand secours afin de conserver et continuer son rayonnement. Les années 90 témoignent de la création de plusieurs tables de concertation en collaboration avec les associations, les CLSC, l'OPHQ et le GAPHRY.

 

L'affiliation du GRAPHRSM à l'AQRIPH (Alliance québécoise des regroupements pour l'intégration des personnes handicapées) est venue ajouter une dimension provinciale à sa participation à la défense des droits et la promotion des droits des personnes handicapées.

 

Après une période de stabilité, plusieurs déménagements des bureaux du GAPH ont été effectués incluant un essai pour le travail à domicile. Cette option s'est terminée plutôt abruptement à cause d'une offre d'emploi à l'extérieur du pays, acceptée par la directrice du moment. Le temps était court pour trouver un nouveau local et la recherche urgente pour effectuer un déménagement. Heureusement quelques associations membres ont prêté main-forte et trouvé la solution. La leçon tirée de cet épisode : un organisme communautaire a besoin d'un local à son image et accessible en tout temps pour ses membres, quelles que soient les circonstances.

 

L'intégration de la personne handicapée doit se faire à partir de la petite enfance et se poursuit tout au long de sa vie. Il est donc important d'être présent au Comité transition école vie active, au Comité pour l'intégration des enfants handicapés en service de garde de la Montérégie, à la Table sous-régionale en déficience intellectuelle et trouble envahissant du développement, à la Table de concertation des associations des personnes handicapées région Haut-Richelieu, au comité Transport Adapté, au Plan d'action des villes à l'égard des personnes handicapées, à la Table régionale des organismes communautaires de la Montérégie (TROC-M).

 

Le GAPHRSM offre à ses membres des journées de formation, diffuse et échange de l'information sur les problématiques touchant les personnes handicapées, organise des séances d'information. De plus, la direction a aussi la responsabilité de conseiller, soutenir, appuyer ces membres selon certaines requêtes et disponibilités.

 

Après trente ans, des membres-fondateurs sont toujours actifs et témoignent qu'il y a encore matière à demeurer des citoyens vigilants et politisés pour une société égalitaire et inclusive.

 

Micheline Rivet

 

 

Pierrette Laperle

 

Le Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive Sud de Montréal est né en 1978 de la volonté d'associations de se donner plus de force face aux nombreux services que réclamaient les parents d'enfants handicapées et des personnes handicapées elles-mêmes. C'était à cette époque le néant social en matière de services et de droits pour cette population. Les années '70 étaient alors traversées dans les pays de l'OCDE par un mouvement social d'intégration des minorités. Les gouvernements n'eurent d'autre choix que de légiférer. En 1976, le Gouvernement Bourassa adopte le projet de loi 55 ainsi libellé "Protection des handicapés «lequel fut fort contesté. Ce projet de loi mourra au feuilleton à cause du déclenchement des élections qui portera le Parti Québécois au pouvoir. Ayant obtenu le poste de Ministre des Affaires sociales. M. Denis Lazure présente en 1977 un Livre blanc et le projet de loi 9, la loi actuelle "Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées». Celle-ci sera proclamée en 1978 .

 

Dès 1978, un projet « Canada au travail » piloté par M. Jacques Boulianne amène plusieurs organismes autour d'une « table de concertation »soit : l'Association des parents et de l'enfance en difficulté, l'Association des parents et des handicapés, l'Association de la Rive-Sud pour la déficience mentale (on disait ainsi dans le temps), l'Association de la sclérose en plaques ainsi que des associations de Candiac, de St-Jean-sur-Richelieu, de Beloeil et de Saint-Amable.

 

Cette même année, une déclaration de M. Jacques Gilbert, PDG de la STRSM dans les journaux met le feu aux poudres :

 

« ...Le gouvernement rêve en couleurs s'il pense qu'on va transporter les personnes
handicapées, à la Place des Arts, au Forum et au Stade Olympiques »

 

En réaction à cette déclaration, la table de concertation saisit l'occasion pour organiser une première activité de mobilisation, une manifestation devant les bureaux de la STRSM et tout autour de la station de métro Longueuil.

 

C'était une première que de regrouper ensemble des organismes de clientèles diverses pour qui, du transport, de l'aide à domicile, un emploi, des services éducatifs s'avéraient nécessaires pour leur intégration sociale.

 

À la fin de l'année, les organismes gouvernementaux et les organismes de personnes handicapées s'interrogent sur leurs rôles respectifs et leur place autour de la table. Les conclusions de cette réflexion mèneront à la création du GAPHRSM en 1979.

 

En 1981, une deuxième manif au métro de Longueuil réclamait un transport normalisant ouvert le soir et les fins de semaine. Un service de transport adapté sept jours-semaine a été obtenu en décembre 1981. Les CLSC qui n'offraient aucun service de maintien à domicile aux personnes handicapées peu à peu ont mis en place des services appropriés à cette clientèle.

 

À l'horizon se profilait la désinstitutionalisation des clientèles vivant en institutions. Les familles s'inquiétaient de la qualité des services dans la communauté, de leur réelle intégration. Fallait-il retourner dans la communauté les cas lourds et vulnérables? Des membres du GAPHRSM siégeaient alors sur divers comités de la Régie régionale et des centres d'accueil du territoire pour assurer une meilleure qualité de vie aux personnes déficientes intellectuelles. En somme le GAPHRSM se considérait comme chien de garde par rapport aux actions et mesures découlant de la Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées.

 

Au même moment, se créait un organisme gouvernemental, l'office des personnes handicapées du Québec pour la défense des droits et la promotion des intérêts de ces personnes. Des agents de développement furent affectés dans les régions pour soutenir le développement des associations. Les CLSC, assurèrent un support en termes de locaux et de ressources humaines dont les CLSC de Saint-Hubert, Longueuil-est, Longueuil-ouest, et celui de Richelieu.

 

Le GAPHRSM a pu dès 1980 recevoir une première subvention de 12, 000$ ne lui permettant pas d'engager du personnel mais de fonctionner (téléphone, local.) Une première coordonnatrice fut engagée dans les années 81-82. Après trente ans, des membres-fondateurs sont encore actifs et témoignent qu'il y a encore matière à demeurer des citoyens vigilants et politisés pour une société égalitaire et inclusive.

 

Pierrette Laperle

 

 

             Accessibilité

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