Le milieu associatif des personnes handicapées ne peut pas appuyer le projet d'assurance autonomie dans sa forme actuelle. Nous tenons à souligner les reculs inquiétants que laisse planer l'avant-projet de loi actuel et à rappeler les principes fondamentaux et inaliénables pour les organismes représentants les personnes handicapées. Les personnes handicapées ne sont pas en perte d'autonomie, mais bien en quête d'autonomie.
Le livre blanc traite principalement de la perte d'autonomie liée au vieillissement et la place laissée aux personnes handicapées est marginale.
La première préoccupation est le respect de la politique À part entière et la directive ministérielle de 1988 concernant la compensation des coûts liés aux limitations fonctionnelles des personnes en situation de handicap.
L'État reconnaissait ainsi l'importance de compenser financièrement les personnes pour les coûts supplémentaires encourus par leurs besoins ou par les obstacles qu'elles rencontraient, et ce, peu importe leur revenu et leur âge. Avec la proposition actuelle, la contribution de la personne est clairement évoquée, on parle aussi de tarification, ce qui nous fait craindre que la gratuité soit remise en cause.
Dans le même ordre d'idées, au niveau des modes de prestation des services, le libre choix de la personne nous semble aussi menacé.L'augmentation évoquée des ressources privées ne nous rassure pas sur les conditions de travail des employés et la qualité de la prestation des services par ces entreprises.
Déjà, à l'heure actuelle, plusieurs problèmes importants compromettent l'accès universel aux services publics pour tous et toutes : nombreux délais d'attente, coupures dans les heurs accordées en soutien à domicile, manque de ressources pour faire face aux besoins actuels.
Les services sociaux et de santé qui devraient permettre la participation sociale et l'épanouissement des personnes handicapées, font souvent défaut, sont incomplets ou insuffisants. Les parents, les familles et les proches doivent pallier les manques et répondre aux besoins par leurs propres moyens avec des conséquences indésirables et préjudiciables comme l'épuisement, l'exclusion, la détresse, l'appauvrissement, etc.
Pour le groupement des associations des personnes handicapées de la Rive sud de Montréal (GAPHRSM), le choix est clair et sans équivoque. Les services sociaux et de santé doivent être dispensés par le réseau public, être universel, accessible, gratuit et de qualité. L'accès aux services doit favoriser l'inclusion et la participation sociale des personnes handicapées de tous groupes d'âge.
Pauline Couture GAPHRSM
|