La reconnaissance des proches aidants

 

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Qu’est-ce qu’un aidant naturel ou un proche aidant ? Il s’agit d’une personne qui apporte un soutien volontaire à une personne qui présente un handicap, une incapacité temporaire ou permanente ou une maladie. Le soutien offert peut prendre différentes formes telles que de l’aide continue ou occasionnelle pour les soins, les activités, le transport, les tâches ménagères, etc.

Par affection et sens du devoir envers la personne aidée, trop souvent les aidants s’épuisent et s’appauvrissent faute d’aide, reconnaissance ou soutien financier. Et lorsqu’ils craquent sous le poids de la charge, les conséquences sont lourdes pour eux, mais également pour les personnes aidées.

Nul besoin de réitérer la nécessité des aidants dans notre société et le rôle crucial qu’ils jouent, et davantage depuis le début de la pandémie. Les aidants sont dépourvus devant la crise sanitaire en raison des besoins grandissants et des constats désolants. Les ressources manquent, les dépenses liées à leur rôle augmentent sans recevoir aucune aide financière et les services de soutien et de répit sont interrompus. Ils sortent de la première vague épuisés physiquement et mentalement et craignent le pire pour la deuxième vague.

Cependant, il y a une lueur d’espoir à l’horizon… Pour la première fois dans l’histoire du Québec, une loi dédiée aux proches aidants fut adoptée en octobre 2020. Il s’agit d’une avancée du gouvernement qui reconnait l’apport indispensable des proches aidants à la société québécoise. Cette loi prévoit une politique nationale pour encadrer et soutenir les aidants et l’élaboration d’un plan d’action qui, souhaitons-le, se voudra efficace et efficient. Le gouvernement ainsi vise la mise sur pied de programmes, services et mesures pour maintenir et améliorer la santé, le bien-être, l’équilibre de vie et la précarité financière des proches aidants. Subséquemment, en aidant les proches aidants, on aide les personnes aidées.

En tant qu’organisme voué à la défense des droits et à la promotion des intérêts des personnes handicapées et leurs aidants, le Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM) se réjouit de la venue d’une telle loi.

Carole Labonté

www.gaphrsm.ca

 

Accéder à l’information et à sa compréhension pour une société inclusive

 

Nous vivons dans une société de l’information et à l’ère numérique. C’est une époque où notre participation sociale repose sur notre capacité à accéder, à comprendre, à traiter ou à produire de l’information à un rythme très rapide. Dans cette société, de nombreuses personnes sont laissées pour compte pour toutes sortes de raisons : faible niveau de littératie, situation financière précaire, problèmes de santé, situations de handicap, etc.

Le site InfoAccessible s’adresse à toute personne, organisation ou communauté appelée à produire, réviser ou adapter des contenus d’information d’intérêt général de façon inclusive

Le site met à votre disposition toute une série d’outils et de bonnes pratiques pour vous guider et vous rendre plus efficace dans votre mission d’information.

Il comprend une banque de ressources en matière d’accès à l’information :

  • La sensibilisation : vidéos qui présentent des faits, des chiffres et des stratégies en matière de littératie et d’accès à l’information.
  • Les références : normes, politiques, guides, sites Web de référence, listes de vérification en matière d’accessibilité.
  • La rédaction : exemples de bonnes pratiques, conseils et liste de vérification pour rédiger des contenus de façon accessible.
  • Les images : exemples, lignes directrices, banque d’images, critères et liste de vérification pour concevoir et utiliser des visuels plus accessibles.
  • Le numérique : exemples de ressources, lignes directrices et liste de vérification pour concevoir des contenus destinés au Web ou à d’autres plateformes numériques.

Nous vous invitons à faire connaître ce site et nous vous encourageons à utiliser le matériel qui y est disponible. Nous croyons qu’ensemble, nous pouvons tous contribuer à améliorer l’accès à l’information pour tous, notamment les personnes vivant une situation de handicap et celles ayant de faibles compétences en littératie.

Lien vers le site https://w4.uqo.ca/infoaccessible/

L’accessibilité communicationnelle pour les personnes sourdes

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En période de mesures d’urgence, la communication verbale passe par différents moyens selon le type de limitation auditive. Pour les personnes sourdes, le recours à des interprètes en langue des signes lors des points de presse afin d’être informées en même temps que le monde est essentiel pour assurer leur sécurité et faciliter la compréhension des directives et des consignes.
Le Verglas de 1998, a certes permis des avancées pour rejoindre les personnes sourdes et malentendantes lors d’événements majeurs nécessitant des mesures d’urgence…

22 ans plus tard, nous voyons enfin des interprètes à l’œuvre, auprès du Premier ministre du Canada, du Premier Ministre du Québec, de la mairesse de Montréal et la directrice de la Direction régionale de la santé publique de Montréal.

La Direction régionale de la santé publique de la Montérégie aurait avantage à s’adresser à la population en s’assurant d’une interprétation en simultané ou en différé, en incluant des sous-titres. Selon des statistiques récentes (2017), 17,4% de la population québécoise de 15 ans et plus vit avec une limitation auditive, allant de troubles légers de l’audition à la surdité profonde.

En Montérégie cela représente plus de 30 000 personnes. Il s’agit pour la plupart de personnes malentendantes, devenues sourdes qui ne communiquent pas en langue des signes. Pour les rejoindre, il faut miser sur les sous-titres, non seulement à la télévision, mais aussi pour des capsules, balado et webinaires. Malheureusement ce n’est pas encore très courant.

Pour les personnes qui ont recours à la lecture labiale, l’une des mesures de protection préconisée en période de pandémie s’avère une hantise pour elles, ne pouvant plus voir les lèvres de leurs interlocuteurs.

Il existe des masques de protection avec « fenêtres », mais cela était jusqu’à tout récemment peu répandu, et encore plus difficile de s’en procurer.
Ceci n’est un très bref aperçu des multiples défis que représente l’accessibilité à la communication selon les divers types de surdité. Et pourtant, la communication est un besoin fondamental pour tout être humain.

Lucie Bourassa
Association Montérégienne de la surdité
amsinc2@hotmail.com 

Formation Marketing social

GAPHRSM
Formation Marketing social
Mars 2020
Personne-ressource : Marielle Raîche du Centre Saint-Pierre

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Présentation

Comment faut-il s’y prendre pour réussir à vendre une cause qui nous tient à cœur ? Apprenez à utiliser les techniques de marketing pour susciter l’adoption de nouvelles valeurs et attitudes.

Découvrez les rouages du marketing social et les ingrédients de base qui vous aideront à faire avancer la cause que vous défendez.

L’image de mon organisation

Réelle :

Ce que l’on est réellement, c’est notre personnalité, relié à nos objectifs.

Perçue :

Ce que les publics pensent de nous en bien et en moins bien.

L’image de mon organisation

Comment mesurer l’image de mon organisation ?

§ En demandant aux gens ce qu’ils pensent de nous

§ En ayant l’œil ouvert

§ En faisant un sondage maison dans la population

Comment mesurer l’image de mon organisation ?

§ Communiquer l’information à l’ensemble du groupe

§ S’assurer que nos membres comprennent bien nos objectifs

§ Être à l’écoute des voix dissidentes

§ Former nos membres et nos administrateurs-trices

§ Laisser place aux initiatives

Exercice | Bilan de santé de vos communications

La communication sociale

La communication sociale se définit comme l’ensemble des actes de communication qui visent à modifier des perceptions, des comportements ou à renforcer des solidarités.

On peut distinguer 3 buts

1. Informer sur des problèmes sociaux afin de faire prendre conscience, de redonner du pouvoir aux individus – Dans la cuisine de Florence

2. Contribuer à l’évolution des idées ou modifier des comportements à risque chez les personnes ou la collectivité – Diabète Québec

3. Transmettre des valeurs pour renforcer des réseaux de solidarité

Le marketing commercial

L’ensemble des opérations de développement et de management mis en oeuvre pour identifier, anticiper et satisfaire les attentes des consommateurs de manière à atteindre les objectifs de profitabilité établis par une entreprise. https://www.unep.fr/shared/publications/pdf/WEBx0001xPAEducationKitFR.pdf

Les 4P du marketing commercial

Produit, prix, point de vente et promotion … Le produit désigne l’objet de la vente

Le prix, ce que le client paie

Le point de vente, le lieu de vente du produit ou des services

La promotion, les démarches entreprises pour attirer l’acheteur.

Qu’est-ce que le marketing social ?

Le marketing social recourt aux principes et aux techniques du marketing commercial dans le but d’amener un public cible à accepter, rejeter, modifier ou délaisser volontairement un comportement dans son intérêt, dans l’intérêt d’un groupe ou dans l’intérêt de l’ensemble de la société.

Il contribue à créer un climat propice à l’adoption de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements

Kotler, P., Roberto, N. & Lee, N. (2002). Social marketing – Improving the quality of life (2nd ed.). Thousand Oaks: Sage Publications

En termes simples, il s’agit de « vendre des idées ».

Notre travail est de :

§ Créer

§ Mettre en œuvre

§ Superviser une campagne conçue pour provoquer un changement social.

Outils de changement: https://www.toolsofchange.com/fr/accueil/

Les 5 P du marketing social

Produit

L’idée, la croyance ou l’habitude que votre public cible doit accepter, adopter ou modifier afin de répondre à ses besoins.

Prix

Ce qu’il en coûte au public cible en termes d’habitudes et de mentalité à changer et de temps ou d’argent à consacrer pour répondre à ses besoins.

Point de vente

Le moyen de diffusion et le lieu de distribution utilisés pour transmettre le message.

Promotion

Le moyen de communication et le message utilisés pour attirer l’attention sur votre produit.

Participation

Le rôle du public au niveau de la planification, de l’élaboration et de la mise en œuvre du « produit » dont il a besoin. q Semaine de prévention du suicide par l’Association québécois de prévention du suicide (S’engager) q Promotion du Centre de prévention du suicide de Lanaudière q Campagne Mots dépôt q Coupable de préjuger ? q Centre Primo LEVI : 1re pétition silencieuse contre la torture q En matière de prévention (maladie)

Exercice | Pour une campagne de marketing social réussie

§ Être stratégique : elle doit proposer le bon produit (la bonne idée), au bon public, au bon moment, au bon endroit et être appuyée par une bonne promotion

§ Mettre en valeur votre utilité

§ Vous aider à créer des rapports durables avec vos publics cibles

Avant de vous lancer

QUI…

dit QUOI…

À QUI…

Avec quels moyens…

Et avec quel effet ?

Contexte organisationnel

Quelle est votre mission, quelles sont vos valeurs, quels sont vos mandats ?

Quels sont vos services ?

Quelles sont vos forces ? Quelles sont vos faiblesses ?

Quels sont vos publics cibles ?

Quels sont vos « compétiteurs », vos « concurrents » ?

Quelles valeurs voulez-vous transmettre ?

Quels comportements souhaitez-vous changer ?

Quelle solidarité voulez-vous développer ?

Les préalables – l’organisme

§ Spécificité

§ Nécessité

§ Perception/image

§ Saturation

§ Exposition/perception/mémorisation

§ Adaptation

§ Dosage : rationalité et émotion

§ Double portée

Les préalables – les médias

§ Langage

§ Parole/action

§ Droit/privilège

§ Entreprises à but lucratif

Les 4 champs de la communication

§ Relations publiques

§ Promotion – Marketing Commandite

§ Information/marketing social

§ Consultation – Animation

L’art de séduire et de charmer

Fondation Marie-Vincent Campagne L’organisme, qui recueille des fonds destinés aux jeunes victimes, s’attaque au problème des agressions sexuelles chez les enfants avec une campagne signée Marketel.

Conçue gracieusement par l’agence, elle comporte notamment deux messages télé. Comme un grand et Première fois dressent un parallèle troublant entre la vie d’un enfant normal – qui vit ses premières expériences dans un contexte de développement habituel – et celle d’un enfant victime d’agressions sexuelles. L’affiche présente le centre d’expertise en agressions sexuelles Marie-Vincent.

Des exemples Les campagnes contre-attaquent Coalition des associations de consommateurs du Québec Des générations Il nous faut plus que ça Pub anti-tabac Québec Pub anti-tabac France

Élaboration d’une campagne

Exercice en équipe

Vous devez mettre sur pied une campagne de marketing social pour votre organisation visant à modifier des perceptions et/ou des comportements et/ou à renforcer des solidarités.

Vous devez justifier votre choix d’activités de communication.

Étape 1 – Préparatifs

Étape 2 – Planification et élaboration de vos stratégies

Étape 3 – Concevez votre matériel et vos activités

Étape 4 – Rédigez votre plan

Étape 5 – Mise en œuvre de la campagne

Étape 6 – Évaluation des résultats

Étape 1 – Préparatifs

Définissez la thématique ou la problématique et ses composantes, puis identifiez votre public cible. Renseignez-vous le plus possible sur le sujet, évaluez les ressources dont vous disposez, puis déterminez vos points forts, sans perdre de vue les attitudes du public et les courants sociaux.

Étape 2 – Planification et élaboration de vos stratégies

Établissez votre but et vos objectifs, voyez quels sont les avantages que vous et votre public pourrez tirer de la situation, puis choisissez les moyens et les indicateurs qui permettront d’évaluer vos progrès

Étape 3 – Concevez votre matériel et vos activités

Décidez de la teneur du message, puis planifiez les activités médiatiques, les événements spéciaux et les techniques promotionnelles qui permettront de le diffuser.

Étape 4 – Rédigez votre plan

Révisez attentivement tout ce que vous avez fait jusqu’ici et consignez le tout par écrit, si ce n’est déjà fait. Dressez ensuite un calendrier d’exécution réaliste (durée-épisodes).

Étape 5 – Mise en œuvre de la campagne

Préparez le lancement de votre campagne. Assurez-vous d’avoir l’appui de personnalités locales afin que le message soit encore mieux perçu des gens que vous visez. À mesure que la campagne progresse, n’hésitez pas à revoir votre plan et à le modifier au besoin.

Étape 6 – Évaluation des résultats

Voilà le moment de voir si tout a réussi. Rédigez un compte rendu honnête et détaillé. Ce compte rend

u vous aidera à identifier les points faibles et les points forts en vue d’améliorer toute future campagne

Quelques conseils

• Soyez prêt à profiter des occasions et à faire face aux difficultés qui pourraient se présenter. Vos canaux de communication doivent être clairs et chacun doit savoir avec qui communiquer si un problème survient.

• Prévoyez des réunions ou des contacts réguliers pendant la campagne afin de surveiller le déroulement de l’opération et faire en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’ondes.

• Travaillez en étroite collaboration avec vos partenaires. Gardez les canaux de communication ouverts avec eux. Traitez les bénévoles de la même façon que vos partenaires.

• Évaluez les progrès accomplis au fur et à mesure de l’opération et, au besoin, soyez prêt à modifier des choses.

• Respectez les délais que vous vous êtes imposés et surveillez votre budget.

• Engagez un consultant ne peut se substituer à une bonne planification de l’ensemble du projet.

• Si vous décidez de recourir à un consultant, vérifiez ses références et ses expériences. Ce dernier devra avoir une bonne connaissance de vos besoins et de votre organisation et tenir compte de votre budget

Vos commentaires, vos questions et votre évaluation

Personne-ressource : Marielle Raîche, formatrice mraiche@centrestpierre.org www.centrestpierre.org

514-524-3561 poste 408

L’accessibilité des commerces, un enjeu de taille !

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Savez-vous ce qu’est un commerce accessible à tous ? Avez-vous déjà vécu ou remarqué une situation où l’accès à un commerce était impossible ? Avez-vous déjà vécu ou remarqué une situation où une personne à mobilité réduite ne pouvait pas accéder à un commerce en raison de la présence d’escaliers, par exemple ? Ce sont des questions qui amènent à une réflexion, étant donné que les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles devraient avoir le même accès aux commerces qu’une personne ne vivant avec aucune limitation.

Mais en vérité, en quoi consiste réellement un commerce accessible à tous ?

Un commerce accessible se définit comme un emplacement où tous, peu importe leurs limitations, peuvent y accéder, et ce, sans obstacles. Pour y arriver, le commerce doit prendre en considération plusieurs facteurs. On peut penser à un stationnement proche de l’entrée, une entrée et une sortie facilement visibles et accessibles ; la possibilité de déplacement doit être maximale à l’intérieur du commerce, la visibilité et l’accessibilité aux produits doivent être facilitées et des toilettes accessibles doivent être présentes, etc. On peut aussi améliorer l’accessibilité en installant une rampe d’accès, des portes automatiques, un éclairage adéquat et un terminal de paiement accessible, etc.

Ces améliorations sont de plus en plus nécessaires puisque la population est vieillissante. Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2036, 24.5 % de la population de la ville de Longueuil aura 65 ans et plus[1].

Il existe des programmes de subventions fédérales, provinciales et municipales pour rendre un commerce accessible. Par exemple, la Ville de Longueuil a un programme intitulé Petits établissements accessibles (PEA)[2]. Ce programme relève de la Société d’habitation du Québec et permet une aide financière maximale jusqu’à concurrence de 15 000$. Pour de plus amples informations, vous pouvez vous référer au Centre de services aux citoyens de la Ville de Longueuil en composant le 311.

N’oubliez pas qu’un commerce accessible permet d’améliorer la vie économique tout en permettant d’encourager la vie sociale, personnelle et professionnelle de plusieurs citoyens.

Julie Surprenant

AUTAL info@autal.org

[1] https://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/perspectives/population/PopGrAge_Mun2019.xlsx

[2]  https://longueuil.quebec/fr/programme-petits-etablissements-accessibles-pea

 

 

Analyse de la situation des camps de jour en Montérégie pour les personnes handicapées

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État de situation, constats et revendications

Logos Zone loiosirs, GAPHRS' et GAPHRY

 

Analyse de la situation des camps de jour en Montérégie pour les personnes handicapées

État de situation, constats et revendications

Été 2019

Remerciements

Nous tenons à remercier les parents, les organismes de personnes handicapées, les municipalités et les villes qui ont contribué à alimenter l’état de situation contenu dans le présent document. Merci d’avoir accepté de collaborer à cette démarche de consultation et d’analyse en vue d’améliorer la situation des enfants à besoins particuliers dans les camps de jour estivaux de la Montérégie.

 

Membres du comité de travail

(Recherche, analyse et rédaction)

 

Marie-Élaine Thibault-Marleau

Agente de développement, Zone Loisir Montérégie

 

Nancy Côté

Présidente, Groupement des Associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM)

Directrice générale, Association des personnes handicapées de la Rive-Sud Ouest (APHRSO)

 

Pauline Couture

Directrice générale, Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM)

 

Stéphanie Messier

Directrice, Groupement des associations de personnes handicapées du Richelieu-Yamaska (GAPHRY)

Un merci spécial aux organismes membres des regroupements qui ont participé au contenu du présent document.

 

Table des matières

 

Présentation et objectif de la démarche. 2

 

Présentation des résultats

 

Constats. 8

Conclusion. 11

Revendications: 13

 

Présentation

Au cours des dernières années, plusieurs municipalités de la Montérégie ont interpellé leurs partenaires et leurs regroupements sectoriels afin d’échanger et mettre en lumière certaines difficultés vécues en ce qui a trait à l’inclusion des enfants handicapées ayant des besoins particuliers en camp de jour estival. L’augmentation du nombre de demandes, les problématiques comportementales et de violence des enfants qui s’accentuent, la difficulté de recrutement et le manque d’expérience et de formation du personnel étudiant sont autant d’éléments de discussion pour lesquels des pistes de solutions semblent difficiles à mettre en place. En parallèle, les organismes communautaires offrant des camps de jour aux personnes handicapées nous ont également indiqué à plusieurs reprises au cours de cette même période, rencontrer des difficultés similaires.

 Devant ce constat et dans une perspective de soutien aux partenaires, de qualité et d’amélioration des services, le GAPHRSM et le GAPHRY ont choisi au printemps dernier d’unir leurs forces dans le but de documenter et ainsi pouvoir établir un portrait de la situation réelle en Montérégie. Les regroupements régionaux ont également fait appel à Zone Loisir Montérégie pour participer à la démarche de consultation.

 Cette collaboration a permis de mettre sur pied un comité de travail qui s’est penché sur une stratégie d’intervention à mettre de l’avant. Il a alors été convenu qu’un sondage soit réalisé afin de documenter la situation et ainsi alimenter la réflexion sur les suites à donner dans ce dossier. Il a également été convenu de recueillir par sondage certains éléments d’informations auprès des parents dont l’enfant a fréquenté le camp de jour au cours de la dernière année. Ces deux démarches ont donc été réalisées au cours de l’été 2019 et les résultats ont été compilés en automne.

 

 

Objectif de la démarche

 

  • Documenter la situation vécue tant du côté des municipalités que des organismes communautaires
  • Recueillir les commentaires des familles dont l’enfant fréquente un camp de jour estival
  • Établir des constats et des recommandations (à la lumière des informations obtenues)
  • Présenter les résultats et les recommandations aux municipalités, ministères, partenaires et organismes concernés

 

Présentation des résultats

Les répondants

64 organisations ont répondu au questionnaire

  • 50 villes et municipalités provenant autant de milieux urbains que ruraux et couvrant l’ensemble du territoire de la Montérégie
  • 14 organismes communautaires œuvrant en Montérégie

 

Demandes d’inscription

1 604 demandes d’inscription de personnes ayant des besoins particuliers (été 2019)

  • 1 006 demandes de personnes ayant des besoins particuliers en camp municipal
  • Les organismes communautaires ont reçu 598 demandes

 

Identification des personnes qui ont présenté une demande

Type de limitations présentes chez les personnes qui ont fait une demande au camp de jour municipal 

Trouble du spectre de l’autisme        25 %

Déficience intellectuelle                     14 %

Trouble du langage                           14 %

Déficience physique                          11 %

Trouble de santé mentale                   9 %

Déficience auditive                              7 %

Déficience visuelle                               3 %

Trouble de la santé                              2 %

*Autres                                               15 %

 

Type de limitations présentes chez les personnes qui ont fait une demande au camp de jour offert par un organisme communautaire

Déficience intellectuelle                     18 %

Trouble du spectre de l’autisme        13 %

Trouble de santé mentale                 16 %

Trouble du langage                           12 %

Déficience physique                          12 %

Déficience auditive                            12 %

Déficience visuelle                               5 %

*Autres                                               12 %

 

À noter que les personnes nommaient dans « Autres », le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité ou trouble anxieux. Nous n’avons donc pas comptabilisé ces données dans la catégorie « trouble de santé mentale ». Nous pouvons donc supposer que le pourcentage dans la catégorie « trouble de santé mentale » est, en réalité, plus élevé.

 

 

Âge des personnes ayant des limitations qui ont fait une demande au camp de jour municipal

 5 à 12 ans      85 %

13 à 17 ans    15 %

 

Âge des personnes ayant des limitations qui ont fait une demande de participation au camp de jour offert par un organisme communautaire

5 à 12 ans    25 %

13 à 17 ans    13 %

18 à 35 ans    25 %

35 à 54 ans    19 %

55 ans et plus 18 %

  

Traitement de la demande

Quels outils utilisez-vous afin de bien évaluer les besoins de la personne ayant des limitations?

La majorité des camps de jour font compléter un formulaire aux parents ou aux tuteurs préalablement et suite aux informations reçues, les responsables du camp se réfèrent aux intervenants du réseau de la santé et services sociaux autant qu’aux intervenants du milieu scolaire. Cependant, une minorité n’a reçu des informations que de la famille immédiate et quelques-uns n’ont reçu aucune information sur les difficultés.

 

Est-ce que cet outil de cueillette d’information était suffisant pour bien évaluer les besoins ?

Oui      65 %

Non     35 %

 

35 % des répondants mentionnent que la cueillette d’information ne permet pas de bien évaluer les besoins des personnes. Les parents omettent de donner certaines informations pertinentes afin de bien évaluer la demande. Ils mentionnent également que d’avoir accès aux intervenants ressources qui interviennent auprès de la personne ainsi que des différents rapports, dont ceux du milieu scolaire, améliorerait grandement la cueillette d’informations pour bien cibler les besoins des personnes.

Notons que certains enfants en bas âge n’ont pas toujours de diagnostic et/ou d’intervenant lors de leur demande d’admission ou pendant leur fréquentation au camp de jour, ce qui peut complexifier l’analyse de la demande et la réponse aux besoins.

Est-ce que vous avez été dans l’obligation de refuser la participation de certaines personnes?

Oui      32 %

Non     68 %

 

Sur l’ensemble des répondants, 20 organisations ont refusé la participation à des personnes ayant des limitations. Ce sont 83 personnes qui ont accusé un refus, ce qui représente 5 % du nombre total de demandes.

Plusieurs organisations mentionnent ne refuser aucune candidature. Cela démontre la volonté des organisations à vouloir inclure les personnes ayant des besoins particuliers à leur offre de service de loisir estival.

 

Commentaires reçus :

« Pour nous, il est toujours difficile de voir comment on pourrait refuser des jeunes qui ne peuvent pas être intégrés (1 :1, syndrome de Rhett) puisqu’il n’y a pas de ressources autres pour elles. Les cas sont de plus en plus lourds et de plus en plus nombreux, nous avons maintenant autant d’accompagnateurs que d’animateurs sur un de nos sites, nous ne pourrons pas financièrement continuer d’augmenter ».

« Malgré que nous fassions tout notre possible pour ne pas refuser quelqu’un, il nous est impossible de faire des miracles. Nous essayons le plus possible d’accommoder les familles. Mais nous devons considérer la sécurité de la personne ainsi que la sécurité des employés. Et surtout être certain que nous répondons aux besoins de la personne ».

« Nous n’avons refusé personne, mais nous accueillons des enfants qui ne s’intègrent pas aux activités. Ceux-ci passent les journées avec leurs accompagnateurs sur les parcs entourés des autres enfants ».

 

Raisons données pour refuser un participant

 

Manque de personnel            29 %

Trouble de comportement     20 %

Problématique de fugue        18 %

Trouble de santé                    10 %

Soins d’hygiène                     10 %

Accessibilité                             8 %

Médication                               5 %

 

Avant de refuser la participation d’un candidat, avez-vous envisagé de mettre en place des mesures d’accommodement ?

Non     53 %

Oui      47 %

 

Explications :

La sécurité des participants et des employés était compromise. Le manque de formation et d’expérience des accompagnateurs ne permettait pas d’accueillir la personne au camp de jour. Des raisons monétaires furent également données puisqu’ils ne disposent pas toujours de moyens financiers suffisants pour l’embauche d’accompagnateurs. L’absence de lieux accessibles ou adéquats pour répondre aux besoins a également été évoquée.

 

Étiez-vous en mesure de référer le participant vers une ressource capable de répondre à ses besoins ?

Non     62 %

Oui      38 %

Les camps auraient aimé savoir où référer les personnes lorsqu’elles sont refusées.

 

Commentaires reçus :

« Il est difficile de refuser des jeunes. Nous nous sentons obligés de leur offrir un service malgré le fait que nous sommes conscients que nous n’avons pas les conditions gagnantes ».

  

De façon générale, comment se déroule le moment où vous devez informer le parent ou le tuteur de votre refus ?

 

La majorité des parents comprennent les difficultés que l’inclusion de leur enfant comporte. Cependant, la déception et la colère sont ressenties. Les parents se demandent ce qu’il adviendra avec leur enfant pendant la saison estivale, car ils ne connaissent pas les autres ressources qui pourraient répondre aux besoins de leur enfant.

 

Profil des accompagnateurs

 

Comment qualifieriez-vous le niveau de difficulté d’embauche de vos accompagnateurs?

 

Facile              18 %

Difficile            49 %

Très difficile    33 %

 

82 % des répondants qualifient l’embauche d’accompagnateurs comme étant difficile à très difficile.

 

 

Âge des accompagnateurs

 

63 % des accompagnateurs sont âgés de 16 à 18 ans

37 % des accompagnateurs sont âgés de 19 ans et plus

 

Selon vous, est-ce que les accompagnateurs étaient suffisamment outillés pour bien exécuter leur travail ?

 

Selon les répondants, un accompagnateur sur deux serait suffisamment outillé pour bien exécuter son travail auprès des personnes ayant des besoins particuliers.

 

Est-ce que vous étiez en mesure d’offrir des formations à vos employés avant le début du camp?

Oui      87 %

Non     13 %

 

Retrait des participants aux camps de jour

25 organisations ont été dans l’obligation de retirer des participants de leur camp de jour, ce qui représente 52 enfants.

Les problématiques de violence et des troubles graves de comportement représentent 51 % des motifs de retrait, alors que 37 % des motifs de retrait sont reliés aux problématiques de fugue et à la sécurité compromise.

Le manque de personnel a également été soulevé à 6 %

Autres : 6 % (non précisé)

 

Liste de moyens mis en place avant que la décision de retirer la personne du camp de jour soit prise :

  • Adaptation des activités;
  • Politique tolérance zéro concernant la violence;
  • Communication avec les parents;
  • Rencontre pour un échange de solutions avec les parents;
  • Système d’émulation, renforcement positif;
  • Changement de groupe;
  • Adaptation des interventions des animateurs;
  • Mise en place du code de vie;
  • Diminution du temps de fréquentation.

Liste des difficultés les plus importantes rencontrées et leurs impacts :

  • Les problématiques de violence physique envers les participants et le personnel;
  • Le manque de formation, d’expérience et de personnel qualifié;
  • L’absence de support et de soutien externe;
  • Des locaux inadéquats (accessibilité, grandeur, nombre, lieu physique, chaleur, etc.);
  • Difficultés à gérer les désorganisations fréquentes;
  • Difficultés à prodiguer certains soins de santé ou d’hygiène;
  • Surcharge de travail, épuisement, blessure, maladie, augmentation des dossiers à la CNESST;
  • Difficulté de recrutement et de rétention du personnel, démission en cours d’été;
  • Insatisfaction et inquiétudes (enfants, parents, employés, gestionnaire).

 

Constats

En tenant compte des résultats de la présente démarche de consultation, nous ne pouvons que dégager certains constats qui nous amènent inévitablement vers des questionnements qui devront à leur tour faire l’objet d’une large réflexion. Pour ce faire, reprenons par étape les divers éléments contenus dans l’état de situation présenté.

Identification des personnes présentant une demande en camp de jour

Selon les résultats obtenus, nous constatons d’une part, une augmentation significative et en constante progression du nombre de demandes d’enfants à besoins particuliers dans les camps de jour. D’autre part, on remarque que les participants inscrits requièrent une plus grande intensité d’intervention en raison de besoins spécifiques reliés soit aux conditions de la personne (santé, hygiène, mobilité, etc.) ou en raison de comportements à risque (violence, fugue, etc.) pouvant compromettre la sécurité tant des participants que du personnel en place.

Cette augmentation du nombre de demandes à laquelle s’ajoute un niveau de plus en plus élevé d’intervention est pour nous inquiétante, en raison de la pression que cela exerce sur les dispensateurs de services qui eux, disposent généralement de ressources limitées pour répondre aux demandes.

Notons par ailleurs que cette pression s’accentue pour les organismes communautaires qui, en plus de devoir tout comme les villes, composer avec une diversité de besoins à combler, accueillent également en camp de jour des participants âgés de plus de 12 ans.

D’ailleurs, selon les commentaires reçus provenant des parents, plusieurs mentionnent ne pas faire de demande aux villes et s’adressent directement aux organismes communautaires en raison soit de refus antérieurs ou en raison de l’âge de l’enfant.

Traitement des demandes

Lors de l’évaluation des demandes, les répondants ont été nombreux à indiquer leur difficulté à obtenir une information adéquate quant aux besoins spécifiques des enfants pour qui une demande est effectuée. Tant du côté des villes que des organismes, on relate que les formulaires à compléter par les parents ou les tuteurs sont souvent incomplets et ne permettent pas toujours une évaluation juste des besoins et des mesures à mettre en place. Les répondants ajoutent également que le manque d’accès au dossier scolaire de l’enfant et l’absence d’intervenant ressource du réseau de la santé et services sociaux contribuent également à rendre le traitement de la demande complexe dans certains cas.

À l’inverse, lorsque l’information est complète et qu’elle relate que les participants nécessitent des mesures particulières en lien avec des besoins personnels importants ou reliés à un encadrement spécifique visant à assurer la sécurité de tous, le traitement de la demande peut tout de même s’avérer complexe en raison de la difficulté à mettre en place les mesures requises pour répondre efficacement aux besoins identifiés.

Faisant face à des ressources matérielles et financières très souvent limitées et en l’absence de personnel qualifié et expérimenté, la plupart des villes et des organismes tentent malgré tout l’exercice d’évaluer la mise en place de mesures et le cas échéant, de mesures d’accommodement.

Cependant, l’exercice ne permet pas toujours une réponse satisfaisante, car malgré la bonne volonté des acteurs et le désir de répondre de manière adéquate, les répondants mentionnent qu’il n’est pas toujours possible d’offrir un service de qualité et surtout, sécuritaire pour tous.

Devant cet état de situation, nous pourrions alors conclure que le nombre de demandes refusées est élevé et pourtant, on constate que celui-ci ne représente que 5 % des demandes reçues. Comment expliquer ce faible taux, alors que les villes et les organismes ne cessent de marteler l’inadéquation entre les besoins et les ressources pour y répondre ?

La réponse se situe selon nous dans l’éventualité qu’un refus soit interprété comme étant un motif de discrimination fondé sur le handicap et qu’une plainte soit déposée en ce sens auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Tant du côté des villes que des organismes, cette crainte est très présente lorsque l’on constate que la réponse aux besoins sera difficile, voire même impossible à mettre en place dans certains cas. Les répondants ont d’ailleurs été nombreux à nous faire part de cet élément.

Notons en complément d’information que lors du congrès annuel des représentants du milieu municipal, cet aspect a également été abordé. Selon des propos qui nous ont été rapportés, plusieurs ont évoqué l’absence de balises claires et l’analyse des plaintes au cas par cas par la CDPDJ comme étant des facteurs contribuant à aggraver la perception que le fardeau de la preuve appartient aux dispensateurs de services qui ont l’obligation d’accueillir tout le monde, peu importe les ressources disponibles et la notion de sécurité pour tous.

Devant cette perception justifiée ou non et devant l’absence de ressources plus spécialisées dans la communauté pour répondre aux demandes plus complexes, plusieurs villes et organismes se sentent obligés d’accepter toutes les demandes reçues, peu importe leur capacité réelle en termes de dispensation de services. Ils font donc le choix d’accueillir tout le monde et croisent les doigts en espérant que tout ira pour le mieux.

 

Profil des accompagnateurs

Pour répondre aux besoins des participants inscrits et s’assurer de la sécurité de tous, la plupart des villes et organismes procèdent à l’embauche d’accompagnateurs en soutien au personnel d’animation. Pour plusieurs, la présence d’accompagnateurs en camp de jour est perçue comme étant une mesure spécialisée mise en place par les dispensateurs de services pour répondre efficacement aux besoins, et ce peu importe la nature de ceux-ci.

 

Ce que l’on constate toutefois dans les faits, c’est que les accompagnateurs sont très souvent de jeunes étudiants en quête de premières expériences de travail en lien avec un domaine d’étude connexe au poste de travail. Notons que contrairement au milieu scolaire ou au réseau de la santé et des services sociaux, la très grande majorité des accompagnateurs sont âgés entre 16 et 18 ans (63 %) et ont peu ou pas d’expérience auprès des personnes ayant des besoins particuliers.

 

Précisons également que le poste d’accompagnateurs n’est d’une durée que de quelques semaines, ce qui limite grandement la prise d’expérience ou le développement de nouvelles habiletés en cours d’été. Les gestionnaires nous ont également signalé leur très grande difficulté de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre (82 %), particulièrement lorsqu’il s’agit de pourvoir des postes d’accompagnateurs.

 

Ces éléments sont pour nous très préoccupants, considérant l’augmentation des demandes et la nature des besoins qui tend à se complexifier. Rappelons qu’un (1) répondant sur deux (2) juge que leurs accompagnateurs ne sont pas suffisamment bien outillés pour exécuter leur travail auprès des jeunes dont ils ont la responsabilité.

Ajoutons à cela que la nature même du camp de jour fait en sorte que le tout se déroule majoritairement à l’extérieur ou dans des lieux physiques qui ne permettent pas toujours la mise en place d’encadrement ou de mesures adéquates pour répondre aux besoins spécifiques d’un participant (exemple : soins d’hygiène, manipulation de médication, lieu de retrait, atténuation du bruit ambiant, etc.).

 

Du point de vue des parents, l’âge des accompagnateurs et le manque de formation et d’expérience de ceux-ci ont également été soulevés comme étant une préoccupation importante. Plusieurs parents préféreraient d’ailleurs que leurs enfants puissent bénéficier d’un camp spécialisé ou d’un accompagnement à domicile qui serait davantage adapté aux besoins de leur enfant.

 

Retrait des participants durant le camp de jour

En tenant compte de tout ce qui précède, sommes-nous véritablement surpris d’apprendre qu’il est possible que des participants soient retirés des camps en cours d’été ? Évidemment que non. Toutefois, ce qui attire particulièrement notre attention quant aux données présentées, c’est le pourcentage beaucoup trop élevé de problématiques de violence ou de trouble grave du comportement qui constituent les principaux motifs de retrait.

Comment expliquer ces difficultés autrement qu’en recentrant les participants au cœur même de la réflexion ? Qu’essaient-ils de nous dire lorsqu’ils s’opposent, qu’ils refusent de participer aux activités proposées, qu’ils deviennent violents verbalement, qu’ils tentent de fuguer ou qu’ils s’en prennent physiquement à eux-mêmes, aux autres participants ou encore au personnel ?

Ne sont-ils pas en train de nous signifier un inconfort ou un non-désir d’être là où ils sont ? Réagissent-ils en raison du bruit trop élevé ou en raison des choix d’activités qui ne correspondent pas du tout à leurs champs d’intérêt ?

Quoi qu’il en soit, il est clair pour nous que ces participants ne se sentent pas bien et qu’ils le manifestent à leur façon. Quant aux parents, ces retraits en cours d’été peuvent avoir un impact majeur tant sur le plan émotionnel, financier que sur le plan de la conciliation travail-famille. Selon plusieurs, ces retraits en cours d’été ont d’ailleurs lieu très souvent dans les premières semaines de camp, obligeant ainsi les parents à devoir trouver une alternative pour le reste de l’été.

En ce qui a trait au personnel des camps de jour, le retrait d’un participant est souvent perçu comme étant un échec qui survient suite à de nombreuses tentatives et au sentiment d’impuissance qui touche tant le personnel du milieu municipal que celui des organismes communautaires qui disons-le, sont souvent considérés à tort comme étant des organismes spécialisés.

À ce propos, considérant que ces derniers font face aux mêmes contraintes que les municipalités et qu’ils embauchent le même type d’employé, il serait beaucoup plus juste à notre avis de parler d’eux en termes de ressources adaptées en raison des particularités de la clientèle desservie plutôt qu’en termes de ressources spécialisées qui réfèrent généralement à des équipements, des lieux, du matériel mieux adapté et un niveau d’expertise beaucoup plus élevé.

Mais où sont-elles ces ressources spécialisées provenant généralement du réseau de la santé et des services sociaux ? Il fut une époque où certains secteurs avaient établi des protocoles de collaboration pour assurer notamment le soutien du réseau de la santé aux villes et aux organismes.

Depuis les réformes consécutives dans le réseau de la santé et des services sociaux, nombreuses collaborations ont malheureusement disparu, sans que nous en connaissions véritablement les raisons. Tant du point de vue des organismes communautaires que du milieu municipal, ce soutien qu’offrait les divers intervenants du réseau de la santé et des services sociaux était pourtant essentiel et très apprécié.

Conclusion

À la lumière de l’état de situation que nous avons produit, grâce aux nombreux partenaires qui ont accepté de nous témoigner de leurs réalités, certains éléments nous sont apparus comme étant essentiels à relever.

D’entrée de jeu, nous tenons à saluer tout le travail qui est effectué par les villes et les organismes qui, selon la lecture que nous en faisons, font généralement tout en leur pouvoir pour favoriser l’inclusion et la participation sociale de la grande majorité des personnes ayant des besoins particuliers, et ce avec très peu de moyens à leur disposition. Ils rencontrent toutefois des obstacles majeurs pour certains types de besoins plus complexes à résoudre et pour lesquels y sont généralement laissés à eux-mêmes.

De façon générale, l’état de situation que nous avons produit, jumelé aux commentaires reçus des parents, nous permet de conclure que l’intégration et la participation des enfants à besoins particuliers se déroulent bien en camp de jour estival. On note toutefois qu’un certain volume d’enfants dont les besoins sont plus importants requiert ou monopolise des ressources souvent insuffisantes ou inexistantes, et ce tant dans les municipalités que dans les organismes communautaires. Ces mêmes enfants vivent alors une moins bonne expérience en termes de participation et leur intégration est très souvent compromise.

De plus, on nous témoigne qu’en l’absence de ressources spécialisées dans les communautés pour répondre à ces besoins plus importants, une certaine pression serait exercée sur les dispensateurs de services afin d’accueillir des enfants, malgré l’insuffisance de moyens pour répondre à leurs besoins.

Nous trouvons d’ailleurs très regrettable que les municipalités et les organismes communautaires aient à vivre ce genre de pression en période estivale, alors que nous savons que tout au long de l’année, de nombreuses mesures sont mises en place pour supporter ces mêmes enfants en milieu scolaire. En effet, nous trouvons important ici de faire le parallèle entre le type d’encadrement offert à l’école pour ces mêmes enfants et ce qui est exigé aux villes et organismes par les intervenants et les parents en période estivale. Sans affirmer que les services offerts aux élèves sont adéquats et en nombre suffisant, il n’en demeure pas moins que certains enfants bénéficient en cours d’année d’école spécialisée, de classe adaptée, de personnel compétent et expérimenté, d’équipe multidisciplinaire, de personnel médical et de lieux physiques encadrés et adaptés à leurs besoins.

Ces dispositions visant à assurer leur encadrement, leur bien-être et leur réussite sont néanmoins jugées par le milieu scolaire comme étant insuffisantes pour le bien des enfants et du personnel. Et voilà qu’arrive la période estivale et ces mêmes enfants devraient pouvoir, par le plus grand des miracles, s’intégrer et participer aux activités proposées sans trop de difficulté, parce qu’ils sont accompagnés d’un jeune accompagnateur peu formé et inexpérimenté.

Cette pensée magique vient-elle de l’aveuglement volontaire ou d’un simple manque de compréhension quant à la réalité vécue sur le terrain par les organismes communautaires et les villes ?

Dans un tel contexte, ne sommes-nous pas en train de placer systématiquement les enfants ayant des besoins plus spécifiques en situation d’échec ?

Conscients de l’âge, de la formation et de l’expérience insuffisante de la grande majorité des accompagnateurs embauchés et du niveau de responsabilité qu’on exige d’eux, des lieux variés (intérieurs et extérieurs) où se déroulent généralement les camps de jour et du niveau de sécurité et d’encadrement requis pour l’ensemble des enfants, sommes-nous en train d’attendre qu’une situation grave se présente avant de réagir et de chercher des solutions plus acceptables pour le bien des dispensateurs de services, mais surtout, pour la sécurité des enfants dont nous nous préoccupons?

Devant un tel constat, il nous apparaît évident que nous devons collectivement nous pencher sur ces problématiques qui ont été identifiées afin de mettre en place des solutions viables et réalistes, principalement pour assurer le bien-être, la dignité et la sécurité de tous les participants, particulièrement ceux qui ont des besoins plus importants en termes de mesures et d’encadrement.

Pour y arriver, nous devrons impérativement nous poser certaines questions et y répondre :

  • Est-ce que les services de camp de jour municipaux et ceux offerts par les organismes communautaires doivent obligatoirement accueillir tout le monde, nonobstant leurs capacités ou la nature des mesures d’accompagnement à mettre en place ?
  • Est-il sécuritaire de confier l’accompagnement ou l’application de certaines mesures en camp de jour à du personnel inexpérimenté âgé de moins de 18 ans ? Faudra-t-il embaucher du personnel spécialisé et expérimenté et qui absorbera la facture le cas échéant ?
  • Quel rôle devrait jouer le réseau de la santé et des services sociaux dans ce contexte ?
  • Quel rôle devrait jouer le Ministère de la Famille dans ce contexte ?
  • Est-ce possible pour la CDPDJ d’émettre des balises plus claires en ce qui a trait à la notion de contrainte excessive et l’obligation d’accommodement raisonnable en contexte de camp de jour estival ?
  • Pour assurer la sécurité et le bien-être de certains participants ayant des besoins plus importants ou plus complexes, devrait-on développer des ressources plus spécialisées ?
  • Devrait-on offrir un programme d’accompagnement à domicile pour des besoins plus importants ou plus complexes ou pour faciliter la conciliation travail- famille ?

 

Pour alimenter cette réflexion, il faudra également interpeller tous les ministères et organismes concernés par cet état de situation afin qu’ensemble, nous puissions réfléchir et mettre en place des mesures qui permettront à toutes les personnes ayant des besoins particuliers d’obtenir un service répondant à leurs besoins réels en période estivale.

 

 

 

 

Nos revendications

Considérant que :

  • Le Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM) et le Groupement des associations de personnes handicapées de Richelieu-Yamaska (GAPHRY) sont des regroupements régionaux voués à la défense collective des droits et à la promotion des intérêts des personnes handicapées.

 

  • Zone Loisir Montérégie (ZLM) est un organisme régional, sans but lucratif, responsable de la promotion du loisir des personnes handicapées (auditives, intellectuelles, motrices, visuelles) ou ayant un problème de santé mentale.

Et :

  • Que les organismes communautaires et les villes n’ont pas à partager seuls la responsabilité de répondre à l’ensemble des besoins et qu’ils doivent être supportés par les ressources du milieu.

 

  • Que les enfants ou les adultes ayant des besoins plus importants ont droit, comme toute autre personne, d’avoir accès à un service répondant à leurs besoins spécifiques.

Nous demandons et revendiquerons :

  • Qu’un panier de services mieux adapté aux besoins des personnes, des familles et des milieux soit développé en période estivale :
    • Mise sur pied de ressources spécialisées et surspécialisées administrées par le réseau de la santé et des services sociaux qui incluront du personnel qualifié, de l’équipement et un environnement adapté aux besoins (N.B. L’utilisation des installations du réseau scolaire pourrait répondre à certains besoins d’offre de services);
    • Mise sur pied d’un service d’accompagnement à domicile administré par le Ministère de la Famille;
    • Maintien et bonification de l’offre de services actuellement offerte par les villes et les organismes communautaires.

 

  • L’amélioration du soutien aux dispensateurs de services :
    • Mise en place d’un protocole de collaboration standardisé définissant les rôles et responsabilités de chacun et l’implication du réseau de la santé et des services sociaux et celle du réseau de l’éducation :
      • Pour le soutien, le partage d’information et l’analyse des demandes d’admission;
      • Pour le soutien et la référence et l’intervention terrain lorsque requis;
      • Pour l’accès à des formations spécifiques et ajustées au besoin et offertes par le réseau.

 

  • Que soient revues par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) les exigences du programme et que soit bonifié le financement du Programme d’assistance financière au loisir des personnes handicapées pour mieux soutenir l’embauche d’accompagnateurs.

 

  • Que soient clarifiées par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) la notion de contraintes excessives et l’obligation d’accommodement raisonnable dans un contexte de camp de jour estival.

journée de réflexion et de mobilisation de l’AQRIPH

journée de réflexion et de mobilisation portant sur la réappropriation de la défense collective des droits, dans le cadre de la tournée d’envergure nationale de l’AQRIPH.

L’objectif est de renforcer l’importance de la défense des droits exercée par les organismes, de valoriser les organismes dans l’exercice de ce rôle.

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Pour un corridor piétonnier libre d’obstacles

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Très prisées des personnes candidates pour se faire connaître des électeurs, les pancartes électorales présentes dans le couloir piétonnier s’ajoutent aux nombreux défis auxquels les personnes aveugles et malvoyantes font face au quotidien lors de leurs déplacements. C’est pourquoi le Regroupement des aveugles et amblyopes a interpelé les partis politiques avant le déclenchement de la campagne électorale pour leur faire part des bonnes pratiques d’affichage à respecter.

Puisque la canne blanche permet de détecter les obstacles au sol, les personnes aveugles et malvoyantes risquent d’entrer en collision avec les pancartes électorales installées en bordure de trottoir à la hauteur du corps ou du visage. Ainsi, l’Institut Nazareth et Louis-Braille (INLB) et Société logique indiquent que l’affichage, qu’il soit temporaire ou permanent doit être installé de façon à ne pas faire saillie dans le corridor piétonnier et que ce dernier doit être libre d’obstacles sur une hauteur d’au moins 2030 mm (6’8’’).

La campagne électorale étant maintenant terminée, les pancartes disparaîtront peu à peu du paysage, hormis quelques-unes oubliées ici et là. Ce n’est malheureusement pas pour autant que les personnes aveugles et malvoyantes pourront se déplacer sans obstacle.

En effet, que ce soit en hauteur ou au sol, le corridor piétonnier est trop souvent parsemé d’objets de toutes sortes. Pancartes de travaux publics, panneaux promotionnels pliants, poubelles, vélos accrochés aux poteaux, trottinettes; voilà autant de dangers de collisions qui présentent des risques de chutes et de blessures.

Le RAAMM vous invite à prendre conscience de toutes les entraves que vous semez, involontairement, sur le chemin des personnes aveugles et malvoyantes. Que ce soit devant votre résidence ou votre commerce, svp gardez le trottoir libre d’obstacles.

Si des corridors piétonniers libres d’obstacles facilitent les déplacements des personnes aveugles et malvoyantes, ils assurent également à l’ensemble de la population des déplacements plus fluides et sécuritaires. Que ce soit les personnes à mobilité réduite, les parents avec poussette, les personnes chargées de paquets, tout le monde profitent d’un trottoir bien dégagé. Pourquoi s’en priver?

Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM)
www.raamm.org
www.facebook.com/RAAMM.mtl
514-277-4401

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